Jean et Michel Delage, lors du mariage de la petite fille
de ce dernier, Audrey Delage en Juillet 2003
de ce dernier, Audrey Delage en Juillet 2003
Deuxième enfant d'une fraterie de quatre, Jean DELAGE est le premier fils d'un
couple de coiffeurs-cafetiers, René Delage (1903-1992) et Denise Reby (1910-1993). Comme ses freres et soeur, il nait dans l'entre-deux guerres, le 18 fevrier
1931, dans ce qui est alors le fief familial : la campagne
castelroussine.
Du plus loin que l’on fasse des recherches, les ascendants de Jean DELAGE sont
tous originaires du département de l’Indre. Cette ancienne province du Berry,
et plus particulièrement du Bas-Berry, est toute proche de la célèbre Vallée
Noire, chère à Georges Sand. Si on reste sur la lignée directe des "Delage",
le berceau de cette famille est la paroisse de Chavin où l’on trouve le
premier acte connu, c’est à dire celui du baptême de Gabriel DELAGE, le 1er
avril 1668, fils d’Etienne DELAGE et d’Andrée GIRAUD. Ensuite la famille se
déplace de quelques kilomètres pour aller à Malicornay, en la personne de
Léonard DELAGE, né à Chavin le 19 mai 1780 et décédé le 15 mars 1845 à
Malicornay.Il faudra attendre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle pour
que Sylvain DELAGE, né à Malicornay le 15 mai 1858, ne se déplace vers la
commune de Bazaiges, où il y est décédé le 23 novembre 1936.
Mais la famille de Jean va rompre avec cette tradition sedentaire. A l'instar
de Rene et Denise, la famille va migrer vers le Languedoc, dans un premier
temps, avant d'essaimer differentes regions du Sud de la France. Il fraudra
toutefois attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour que ce flux
migratoire debute. Lorsque la guerre eclate, la fraterie est encore basee a
Chateauroux et comprend donc:
- Annette (1928-2003)
- Jean (1931-2004)
- Jacques (1932-1981)
- Michel (1935-)
Jean a trois ans
Jean avec sa soeur Annette et Jacques
Jean a neuf ans
Communion solennelle
Pendant le conflit, Châteauroux subit plusieurs bombardements. Pour protéger
la famille, le couple envoie ses enfants à la campagne. Ainsi, Annette s’est
retrouvée à Eguzon, chez ses grands-parents maternels
Félicien Reby et Marie Villard
; Jean et Jacques ont été placés à Chambord, ferme sur la commune de Bazaiges (Indre), chez le frère de René: Pierre
Delage et Marie Burat. Quant au petit dernier, Michel, âgé de tout juste de 5
ans, il a été placé chez une sœur de René, Claire Delage et Gustave Blondet,
près d’Argenton-sur-Creuse.
Malgre la gravite de ce qu'il se passe autour d'eux, Jean et Jacques ont
l'insousciance de leur age. Du haut de leurs dizaine d'annees, ils faisaient
les 400 coups ensemble dans les pres et sous-bois, taquinant le betail ici,
derangeant un paysan avec une fronde la ou encore enduisant avec de la bouse de vache la main-courante du pont pour que ledit paysan se souille la main lorsqu'il rentrerait la nuit... Il faut dire qu’ils n’avaient que 17
mois de différence et que Jean avait une certaine influence sur son frere
Jacques, qui le suivait sans sourciller, mais toujours de bon gre.
A l'armistice, la famille decide donc de vendre leur fond de commerce a
Chateauroux, et de reprendre un hotel a Narbonne. Les enfants sont
adolescents, et vivent assez mal le déracinement. Ils laissent derriere eux
leurs familles, les amis, leurs habitudes... Et a l'arrivee les conditions ne
sont pas des plus enthousiasmantes. On leur fait clairement comprendre qu'ils
sont des enfants de la campagne qui debarquent dans une nouvelle ville. Mais
ils sont la pour y refaire leur vie, a la sueur de leur front... Et tous y
contribueront. Le Certificat d'Etudes en poche, Jean et Jacques vont donc
rapidement arreter l'ecole pour entreprendre l’apprentissage de la pâtisserie.
Ils vont le faire ensemble, notamment à Béziers. Jacques racontait qu’ils
étaient logés dans une seule chambre et que dans le même immeuble
travaillaient des prostitués. Elles les avaient pris en estime et c’est elles
qui leur lavaient le linge.
C'est a Grenoble que Jean va etre appele a faire son service millitaire dans
les chasseurs alpins. Si sa caserne est en centre ville, sur l'emplacement de
l'actuel Parc Pompidou, il sera notamment base au camp des "Rochilles, au
col du Télégraphe (entre Bourg d'Oisans et la Maurienne en Savoie) et dans le
Trieves, ou il opere comme cuisinier durant les manoeuvres.
Février 1952 à Aspres sur Buëch (Hautes Alpes), pendant son service
militaire
Ce n'est pourtant pas le gout du ski de randonnee, ni l'appel du grand air qui
vont motiver Jean a rester dans la region une fois son service termine… Lors
d'une permission, il rencontre en effet Berthe, son ainee de seize ans, qui
vit a Grenoble. Il m'expliqua, plein de malice, que ce qu'il l'avait seduit
c'etait le regard rieur de ma grand-mere… Il pretendait qu'elle arrivait a
rire d'un oeil, et force est de constater que ce portrait lui donne
raison:
Il faut dire qu'elle a du rire souvent, tant Jean etait enclin aux pitreries.
Un jour, il proposa a Berthe d'aller a Narbonne pour lui presenter ses
parents… Pendant le trajet, il lui fit croire qu'il etait issu d'une famille
gitane, et pour etayer sa blague en arrivant en gare de Narbonne,
il n'hesita pas a monter dans une des nombreuses roulottes qui patrouillaient
le sud de la France a l'epoque. Elle fut pour le moins surprise… Mais cela a
donne le ton pour le reste de leur union. Et le 28 novembre 1952, Jean epousa
a Grenoble Berthe Garcin (1915-1998).
Jean et Berthe en 1952
Nee le 17 janvier 1915 a Saint Sebastien (38), Berthe est la fille ainee de
Albert Garcin et Rosa Maria Beaume. Originaires du Trieves, Berthe et sa soeur Claire ont grandi elles-aussi
dans un cadre rural puisque leurs parents exploitaient une petite ferme sur ce
plateau au Sud Dauphine. Elles ont pour autant étudié, en rejoignant
l'etablissement scolaire du Château a La Mure jusqu'à l'obtention de leur
brevet 1 et 2. Comme la ville etait trop loin de leur domicile et que le
college de jeunes filles n'offraient pas l'internat, elles étaient logées chez
l'habitant et ne voyaient leur mere qu'au gre de ses passages aux marches du
village, et leur pere encore moins souvent.
Une fois ses etudes finies, Berthe part s'installer a Grenoble, et sera suivie
par sa soeur qui avait reussi le concours des Postes. Berthe travaille elle alors
comme aide menagere dans differentes familles, puis comme secretaire chez un
avoue, Maitre Daspre, et enfin dans une epicerie-comptoire. A la vente de
l'exploitation de Saint Sebastien, les parents rejoignent les filles desormais
independantes, et descendent s'installer a Grenoble. En 1952, lorsque
Jean et Berthe se marient, ils s'installent rue Gabriel Péri. Ils avaient bien
comme projet d'acheter une pâtisserie rue du Breuil à La Mure mais par manque
de soutien financier de la famille Garcin, cela ne se fera finalement
pas.
Presidant la table, Berthe et Jean Delage, entoures de leurs famille
A gauche, assis, Rene Delage A gauche de la mariee, Rosa Garcin
A gauche, assis, Rene Delage A gauche de la mariee, Rosa Garcin
Derriere les maries, Claire Garcin
A droite du marie, Denise Delage
Assis a droite, Albert Garcin
Les autres, des cousins de la famille Beaume
Jean et Berthe, a droite, accompagnant Denise et Rene Delage
et des amis dans les rues Grenoble en 1952
et des amis dans les rues Grenoble en 1952
Jean et Berthe avec les parents Garcin sur le nouveau pont reliant
La Mure à St Jean d'Hérans (le pont de Ponsonnas).
La voiture est belle, elle ne sortait pas souvent du garage.
La Mure à St Jean d'Hérans (le pont de Ponsonnas).
La voiture est belle, elle ne sortait pas souvent du garage.
Jean et Berthe auront trois filles qu'ils verront grandir a Grenoble, tout en
passant du temps dans les familles respectives (Narbonne, Beziers, Mens, Saint
Jean d'Herans):
- Michelle (1953)
- Monique (1954)
- Marie-Helene, dite 'Lilou' (1957)
Comme la famille a emménage rue Edouard Vaillant vers 1955-56, les filles
iront à l'école maternelle Ferdinand Buisson. La famille n'a pas beaucoup de
moyens mais vit decemment. On est au coeur des Trente Glorieuses. C'est le
plein emploi et l'avenement des conges payes. C'est aussi une epoque ou
l'on se satisfait de peu. A la plus grande joie de ses filles, Jean avait
reproduit sur les murs de la salle de bain des immenses peintures de Dingo et
Pluto, les personnages de Disney. Un matin de Noël, trois poupées attendaient
les filles sur le canapé. Il s'agissait de poupees Bella qui parlaient,
buvaient... Faisaient pipi. Un enorme investissement a n'en pas douter.
D'ailleurs les filles ont gardé ces jouets tres longtemps... même si celle de
Michelle fut surnommee Bel Oeil car elle avait toujours un oeil fermé ! Cette
poupee cligne toujours de l'oeil dans l'appartement de Seyssins
aujourd'hui.
St Jean D'Herans, Jean et Berthe apres la naissance de leur fille ainee,
Michelle (1953)
St Jean d'Herans, le couple avec Michelle et Monique
St Jean d'Herans, Jean avec Michelle et Monique
Jean supervisant Marie-Helene, Monique, leur cousin Gerard et
Michelle
Les trois fillles avec leur
grand-mere Garcin.
Les filles avec leur mere.
Apres la naissance des filles, Berthe s'arrête de travailler, meme si elle
continuera a faire occasionellement l'entretien de bureaux (a la Société
Générale, place Gustave Rivet ; dans les locaux de la Poste-Centrale). C'est
donc a Jean qu'incombe la tache de generer les revenus du foyer. Mais si c'est
bien lui qui travaille, Berthe, elle, gere les finances de la famille.
Apres son service militaire, Jean a d'abord occupé un emploi de pâtissier dans
l'usine Brun sur St Martin d'Hères mais après avoir connu des grèves
importantes dans les années 1956/57, il doit se reconvertir en chauffeur poids
lourds. D'abord pour André, dont l'entrepôt était situé vers le lycée Mounier,
il fait alors des liaisons Grenoble-Paris deux voire trois fois par semaine dans
des conditions épiques. Il rejoint ensuite Pataud où il travaille dans le fret
international. Il part souvent pour le Portugal, l'Espagne mais aussi dans les
pays de l'Est (surtout la Tchécoslovaquie). En pleine Guerre Froide, il est escorté dès la frontière par l'armée jusqu'a la livraison de ses silos à
grains en convoi exceptionnel.
Jean dans les annees 60 a Annecy
Pour avoir de la compagnie, mais aussi sans doute pour alleger la charge de la
garde, il lui arrivait d'emmener une de ses filles avec lui. C'etait une vraie
aventure pour les enfants, meme si le tourisme n'etait pas forcément au rendez-vous et
que les conditions de voyages n'etaient pas des plus confortables. Mon grand
pere me racontait que lors de ces grands trajets internationaux il dormait
plus volontiers a meme le sol, sous le camion, pour etre au frais plutot que
dans l'etuve qu'etait sa cabine.
C'est a cette epoque qu'il a eu son premier très gros accident. Alors qu'il
etait a proximite d'une remorque, le contenu de celle-ci s'est décharge sur
lui : plusieurs côtes cassées et un pronostique vital engagé... Il passa
plusieurs semaines a l'hopital. Il rejoindra plus tard Experton toujours dans
le transport de produits de métallurgie, mais il ne fait plus que de petits
trajets et rentre desormais tous les soirs, et parfois meme le midi. Je me
souviens d'ailleurs de le voir faire religieusement sa pause a la maison :
apres le dejeuner, une cigarette Gauloises Bleues fumee au balcon avant de
s'assoupir sur le canape du salon, ses mains en guise d'oreiller, pour une
petite demie-heure avant de reprendre la route.
Alors qu'il travaillait chez Giraud Motoculture, il eut un second accident du
travail et faillit perdre sa jambe apres que la charge d'un poids lourd ne lui
soit a nouveau tombee dessus. A sa sortie de l'hopital il fut mis en
pre-retraite… Une decision qu'il avait eu du mal a accepter, lui qui travaillait depuis son adolescence.
Jean arrivant à la biscuiterie Brun en vélo en janvier 1956
Marie-Helene sur le camion de son pere.
Depuis l'ete 1965, la famille vit rue Franklin dans une maison achetee aux
encheres pour la "modique" somme de 10 millions de Francs et avec un credit
qui frolait les 14 %... Pour aider au remboursement des traites, ils louent
certaines chambres de la maison a des etudiants de passage a Grenoble, et le
feront jusqu'a la vente de la maison dans les annees 90. Les filles
frequenteront le college Des Eaux Claires dans lequel je ferai mon lycee une
generation plus tard. Michelle et Monique rejoindront ensuite le Lycee Louise
Michel pour obtenir respectivement un BEP de secretariat et un Bac B. La
cadette, Lilou, continuera ses etudes dans le meme lycee alors supervise par
la plus jeune proviseur de France. Peut etre inspiree par ce modele feminin,
elle continuera ses etudes et rejoindra l'INSA de Lyon pour y etudier le genie
civil.
Au cours de leur scolarite, les ainees passerent plusieurs etes
de suite a Narbonne. Mais ce n'etait pas vraiment des vacances : si
elles sont dans le sud, c'est pour aider leurs grands-parents a la gestion de
l'hotel. En deux mois sur place, elles n'ont pu en tout est pour tout aller
qu'une après-midi à la plage, et encore sur insistance de la grand-mère. Le
matin elles faisaient les chambres (ménage, lit...). A midi il fallait servir
les quelques clients qui dejeunaient dans la salle du restaurant:
principalement des pensionnaires et des personnes qui venaient voir de la
famille hospitalisée (l'hôtel se trouvait à côté d'une clinique).
L'après-midi, c'etait un bref repos avant de commencer la préparation du
diner. Le soir Michelle était en salle où après avoir servi les repas elle
jouait de l'accordéon tandis que Monique etait à la plonge ou en cuisine avec
son grand-père. Compatissante, la grand-mère doublait les pourboires afin que
les filles se fassent un peu d'argent de poche. L'ete suivant Michelle ira aussi
travaillé chez sa tante Annette qui tenait une charcuterie a Revel. Bref, le
sens du labeur s'apprend jeune dans cette branche de la famille.
En 1972, Jacques et sa famille viennent a Grenoble pour rendre visite a leurs
cousines. Si Alain est absent (service militaire?), Jacqueline et Maurice
avaient emmene leur chien Dick qui a la vue du chien de la famille
grenobloise, Pipo, s’est mis a aboyer si fort que les enfants se sont refugies
sur les chaises du salon jusqu’a que cela se tasse… Ce sur quoi, Maurice qui
était un fan de la serie televisee "L’Homme Invisible" demanda si une voiture
invisble cela existait… La ou quelques instants plus tot la Citroen ID de Jean
était encore garee se trouvait desormais une place de parking… vide. Profitant
du remue-ménage, quelqu’un venait de voler la voiture. Jean et son frere
partirent a la recherche de la voiture, roulant tellement vite que Jacques se
sentit mal. Marie-Helene, Monique et leur cousine Jacqueline, parties en ville
entre temps, faisaient des blagues en appelant la maison sans parler… Du coup,
ceux restes a la maison pensaient que c’etaient les voleurs de la voiture qui
les harcelaient… Finalement, c’est Bernard et Michelle qui retrouveront la
voiture le lendemain, abandonnée non loin de leur lieu de travail.
Jean et Berthe à la naissance de leur premier petit enfant, Cédric, en Juillet 1976
En 1979, alors que mon frere vient de naitre, Jean et Berthe m'emmenent en
vacances a Valras-Plage, dans la maison de Jacques et Lucette. Deux anecdotes
sont associees a ce sejour languedocien, que mes grands parents me rappelaient
de temps a autre :
- Sur place nous etions alles dejeuner a une brasserie locale, chez Gegene. Et du coup, sans... gene, j'aurais attrappe couteau et fourchette dans chaque main, afin de les tambouriner sur la table en exigeant: "On veut des frites, on veut des frites..."
- Sur le chemin du retour, fort de mon stage linguistique et de mes connaissances profondes dans la faune alpine, je me serais exclame en voyant des arbres sur les cretes des colines : "Vindiou, pépé ! J’ai vu des cerfs la haut". J'avais trois ans a ma decharge...
En 1982/83, ils construisent un chalet vers Laffrey, sur la commune des
Theneaux, pour avoir une residence secondaire. Ils le revendront quelques
annees plus tard pour investir dans un studio a La Morte et un autre au Cap
d'Agde. Si le premier n'a vocation qu'a etre utilise que pour des locations
saisonnieres, celui dans l'Herault leur permettra surtout de se rapprocher de
la famille de Jean.
Cedric a la (de)construction d’un muret au Chalet de Laffrey, sous le regard attendri de Jean et du chien Pipo
Jean et Berthe au chalet de La Morte avec leur fille Michelle
et l'oncle Michel et son epouse Liliane
et l'oncle Michel et son epouse Liliane
Le Cap d'Agde n'est en effet pas tres loin de Beziers ou les parents de Jean
sont desormais en retraite. Le Cap est une ville nouvelle, construite en front
de mer a proximite de l'embouchure de l'Herault, et c'est un peu aussi une
ville morte pendant la basse saison. Cela n'empeche pas Jean de se lier
d'amitie avec les saisonniers et les autres residants, enchainant les parties
de peche en bateau comme dans le port. Il aide au bar, a la plonge et au
service dans certains restaurants pour le plaisir d'etre utile et d'avoir de
la compagnie... Lors des vacances de Toussaint ou de Paques, les petits
enfants y etaient d'ailleurs toujours les bienvenus pour tenter d'attraper des
gobies, ces poissons communs, peu gouteux, pleins d'arretes, mais que Jean ne
refusait jamais d'écailler. Berthe en profitait pour nous apprendre a jouer a la belote ou nous gardait a l'oeil quand on s’essayait au skateboard sur le parking de la residence.
Jean au Cap d'Agde, amusant la gallerie avec un preservatif sur la tete,
ou sur le pont avec M. Echeyne, son copain de peche
ou sur le pont avec M. Echeyne, son copain de peche
Berthe et Raoul Chambaz pour leurs 80 ans. Jean et son frere Michel a
Bezier.
Si nous leur avons souvent rendu visite au Cap D'Agde, il n'etait pas rare que
mon frere et moi passions du temps rue Franklin, notamment quand Bernard et
Michelle firent eux aussi le voyage jusqu'au Cameroun. C'etait l'occasion
d'aider dans le potager, de manger des mures ou des raisins qui grimpaient le
long du balcon, de fouiller les combles a la recherche de tresors, de bricoler
dans le garage de la maison dans lequel s'accumulaient ferrailles et morceaux
de bois. Jean avait un talent de bricoleur indeniable, capable de redonner vie
a un vieux frigo ou un lave-linge qu'il avait recupere a la casse. Il aimait
faire plaisir aux petits enfants avec des cadeaux fait main, sans doute parce
qu'il ne pouvait se permettre plus. Il a toujours etait present, participant
meme a la vie associative, servant certain weekend de chauffeur a mon equipe
de volleyball, entassee dans sa Citroen BX pour aller disputer un match dans
l'agglomeration…
Il avait d'ailleurs cette expression bien a lui, "aller donner la main" pour
expliquer qu'il rendait service a quelqu'un… Et il aidait dans le quartier:
ici a repeindre, la a faire le jardin ou aroser… Et il n'hesitait pas a me
rappeler qu'etant petit j'essayais d'en faire de meme lorsque pendant des
travaux au chalet des Theneaux je sortais une a une de la brouette les
pierres qu'il avait ramassees en lui disant "Moi te l'aide Pepe, moi te
l'aide".

Berthe contractera la maladie de Parkinson et Jean s'occupera d'elle jusqu'a
son deces en 1998 a Grenoble. Elle avait 83 ans. Lui-meme decedera le 5
septembre 2004 et sera enterre a ses cotes dans le cimetiere de Saint Jean d'Herans. Lors de la messe, on joua la chanson du languedocien Georges
Brassens "Les Copains d'Abord", ce qui ne pouvait pas etre plus a propos.
Sources:
Alain Delage
Michelle, Monique et Lilou Delage
Lucette Delage
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