(Mise a jour le 22/12/2021)
Ne le 11/08/1884 à Dun-le-Palleteau (Creuse), Jean, Félicien Reby est le fils de François REBY (1853-?) et Augustine AJAME (1858-?). Bien que son prénom officiel fût Jean, il répondait à celui de Félicien. Il épouse Marie Villard à Dun-Le-Paleteau (devenu Dun-le-Palestel en 1952). Elle est la fille d'Anne Eteffe et de François Delâge, dont on fera le portrait plus tard.
Marie Villard
Jean, Félicien Reby était couvreur, et plus particulièrement ferblantier, à savoir un expert du travail du fer blanc. Originaire de La Celle Dunoise (nord de la Creuse), il a vécu, avec son épouse Marie Villard à Dun puis Eguzon (Indre). Ces communes sont proches d'une vingtaine de kilomètres, et c'est lui qui, lors de travaux sur le clocher de l'église d'Eguzon, fut chargé de fixer le coq à son sommet.
Jean, Félicien REBY avait toujours rêvé d'avoir un garçon, mais le destin ne voulut pas lui donner satisfaction. S'il fut heureux le 27 mars 1928 de pouvoir, enfin, serrer dans ses bras René Bernard REBY, un an plus tard le bébé fut emporté par une méningite, et décéda le 28 juin 1929. Un autre garçon subit le même sort mais les registres sont évasifs a ce sujet. Qu'à cela ne tienne, il eut une grande famille de filles, au caractère bien trempé.
Le couple a en effet eu 7 filles. Entre 1908 et 1917 les quatre premières sont nées à Dun-le-Paleteau et les trois suivantes à Eguzon. Il semble que Marie Villard accouchait chez ses parents plutôt que chez elle. En effet, les parents de Marie Villard vivaient à Dun jusqu'au décès du père, François Delâge, le 9 septembre 1917. Sa mère est ensuite venue vivre à Eguzon où elle décédera le 30 juillet 1924. D'après les actes de naissances, Denise Reby qui est présente dans notre arbre est née en 1910 à Dun. Il est mentionné sur l’acte que les parents sont « domiciliés à Eguzon (Indre) de passage à Dun ».
Félicien fut appelé sous les drapeaux le 6 aout 1914. Il rejoint tout d’abord le camp de tranchee de Paris avant d’aller au front du 21 janvier 1915 au 16 octobre 1916 date à laquelle il est transféré dans le 19e escadron du train. Il passera ensuite à l’infanterie territoriale, puis au génie, avant d’être démobilisé en février 1919. Il se retire alors Eguzon.
Fiche Matriculaire
Il pensait qu’un fils reprendrait son activité, mais a la mort de celui-ci, il décida de prendre sa retraite de couvreur, qui était un travail à haut risque. Leur petite-fille, Annette Delage, racontait qu’après le décès des deux garçons au début des années 1930, son frère, Jean Delage, alors bébé, avait été placé chez ses grand parents maternels, à Eguzon. Marie Villard avait fait une dépression et la présence de Jean, né en 1931, étant le plus proche de ses deux enfants décédés, lui aurait redonné goût à la vie.
Marie Villard décèdera le 22 mars 1944. Son mari lui survivra jusqu’au 30 janvier 1970. Ils reposent tous les deux à Eguzon.
Les filles du couple:
Les filles REBY avec leurs époux respectifs, de gauche à droite:
Alice, Denise, Madeleine, Jeanne, Félicien REBY, Blanche, Marcelle et Suzanne
Voici quelques anecdotes concernant les filles du couple Jean, Félicien REBY et Marie VILLARD, et leurs caractères:
- Leur fille ainée, ALICE était couturière. Habitant sur la route du lac, à Eguzon, elle avait pris en grippe une cousine qu'elle soupçonnait de passer devant sa maison, et la fenêtre de son atelier, pour la narguer. Vrai ou faux, le fait est qu'un jour qu'elle était occupée à essayer une robe à une de ses clientes, la cousine en question se présente à l'horizon. N'écoutant que son inimitié, Alice se précipite alors vers l'entrée, et, s'emparant de ce qui lui passe sous la main, en l'occurrence un parapluie, ouvre la porte d'entrée et l'abat sur la tête de la passante sans même lui adresser la moindre explication, après quoi, elle retourne poursuivre son essayage sans se soucier de l'état dans lequel était sa victime.
- La seconde fille, DENISE, possédait, avec son mari René DELAGE, à Narbonne (Aude), un hôtel-restaurant qu'ils avaient mis en gérance. Or le gérant ayant omis de payer certains de ses fournisseurs, un huissier se présenta, un jour, bien habillé et chapeau haut de forme sur la tête, à leur domicile pour présenter les dettes du gérant et demander leur paiement. Pendant de longues minutes, les explications entre René DELAGE et l'huissier n'apportèrent rien de nouveau. L'huissier voulait être payé et René refusait de s'y soumettre. La conversation était devenue totalement stérile quand René se vit écarté vivement par Denise qui empoigna le chapeau de l'huissier et le lui enfonça vigoureusement sur la tête, en lui notifiant comme paiement : "trois fois merde, petit con, ça fait ton compte !", au point que celui-ci se retrouva avec la bordure du chapeau autour du cou et simplement la calotte sur la tête. On ne sait pas si l'huissier avait donné suite à cette … agression !
- La troisième, MADELEINE, fréquentait celui qui allait devenir son époux, Henri BOURBONNAIS. Alors qu'ils étaient sur la piste de danse d'un bal populaire, Madeleine fut bousculée par un homme à qui Henri, qui était de petite taille, demanda de s'excuser auprès de sa cavalière. L'homme en question prit mal la remarque et commença à être désobligeant avec Henri, profitant probablement de sa supériorité physique. C'est à cet instant que Madeleine, plus corpulente qu'Henri, lui posa la main sur l'épaule en lui signifiant "laisse, Henri, il est pour moi", et en un tour de main, ou plutôt de poing, elle fit comprendre sa désapprobation à l'homme surpris par la situation. Autre anecdote, remontant cette fois a la seconde Guerre Mondiale: Henri ayant ete fait prisonnier en Allemagne, Madeleine aurait traverse le pays puis la frontiere, afin d'aider celui-ci a s'evader... avec succes.
- La quatrième, JEANNE, avait épousé Victor THÉRET. Ce dernier avait débuté sa carrière professionnelle comme garçon de café et possédait une brasserie à Châteauroux (Indre). Il fabriquait sa bière ou sa limonade. Ses neveux avaient l'habitude de lui chaparder de la bière et lorsqu'ils ne pouvaient pas terminer de boire leur larcin, ils allaient le déverser sous le poitrail du cheval, qui était utilisé pour les livraisons, afin de faire croire qu'il avait uriné. Lorsque la seconde guerre mondiale éclata, Victor fut mobilisé et fait prisonnier en Allemagne où il travaillait dans une ferme. A son retour, la brasserie avait été vendue, et Jeanne était entrée dans les Postes et Télécommunications grâce au… piston d'un receveur haut placé. Lors d'une conversation, alors que Jeanne vint à parler de la guerre, Victor lui rétorqua : "S'il te plait Jeanne, TA guerre, on la connait ! ".
- Nous n'avons pas d'anecdotes sur les trois autres, BLANCHE, MARCELLE et SUZANNE, mais elles ont toutes un caractère bien trempé...
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