Dans l'avion qui nous emmene a Geneve, on explique a Arthur que l'on va voir Fanny, sa marraine. Il saute de joie a cette idee et n'a qu'une seule hate : la voir a l'arrivee. Mais le trafic routier genevois n'aidant pas, celle-ci arrive a l'aeroport avec tout juste le temps de nous tendre les cles de son appartement, de nous pointer la voiture en stationnement au depose-minute, et de s'engouffrer dans la gare pour attrapper le train qui l'emmene rejoindre Laurent pour un petit week-end de ski a Verbier. Regard deboussole d'Arthur qui ne comprend pas bien comment il se retrouve ainsi arnache dans une Clio garee dans l'obscurite et avant meme d'avoir pu souhaiter la bonne annee a sa marraine.
Ce n'est pas grave petit bout, ce soir on va aller dormir chez Tim et Sophie, les parents de la petite Zoe qui faisait partie du groupe de futurs parents du quartier. Du coup, on lui rappelle dans la voiture qui est cette Zoe qu'il n'a plus vue depuis qu'elle a quitte Londres pour Geneve... Sauf que voila, a notre arrivee, sa copine d'antant dort a poings fermes, et lorsque nous claquons la porte le lendemain matin a l'aube... elle n'est pas encore levee. Nouveau regard plein d'interrogations de notre fiston qui n'est pas sans laisser transparaitre certains doutes quant a notre integrite morale. Serions-nous des bonimenteurs?
Quelques papiers signes a Ferney-Voltaire, on fait l'impasse sur le ruisseau, pour se rendre a Divonne les Bains pour faire le tour du proprietaire, enfin du trou beant dans le centre du village ou dans quelques temps se dressera un bel immeuble et notre nom sur la liste des co-proprietaires. A vrai dire, ce n'est pas tres parlant pour l'instant, donc on ne reste pas, d'autant qu'au bout de la rue nous avons un couple d'amis qui habitent et nous attendent pour dejeuner. Olivier et Severine, qui etaient de la partie barcelonaise et n'avaient pas voulu croire a notre histoire d'achat d'appartement dans leur village (enfin, 7000 habitants !), ne pouvaient plus que constater les faits : Arthur, Marie-Anne et moi, papiers du notaire en main pour attester de notre bonne foi, etions devant leur porte.
Reveil un peu moins a l'aube, mais a nouveau dans un nouveau lit pour Arthur, le troisieme en trois jours. Cette fois, il est dans la chambre de sa marraine qui, elle, n'est toujours pas la. Il n'a encore que ses parents pour lui servir de reperes. Il y a pire vous direz. Allez, on s'habille et on part avec la Clio pour les bords du lac, histoire de voir ce fameux pays genevois vers lequel tous nos amis semblent converger. Cette apres-midi-la, nous rendrons en effet visite a un autre couple d'amis, Monia et Fabien, qui eux aussi etaient en Angleterre il n'y a pas si longtemps, qui eux aussi ont rejoint la Suisse avec leur fille, et qui eux aussi... attendent un heureux evenement! Mais au-dela du mimetisme d'avec Sophie et Tim, nos hotes du jour rajoute aussi le fait que Fabien cotoyait les bancs de l'universite de Nancy en meme temps que nous.
Le soir, nous retrouvons enfin Fanny et Laurent pour un diner et un recit de leurs exploits sur les pentes de Verbier. Ma foi, il semble faire bon vivre dans ce pays, entre les cimes enneigees, le lac ignifugie, les brassages multiculturels... Ca nous donne matiere a reflexion pour le futur. Enfin rien d'immediat mais pourquoi pas un jour. D'ailleurs, lundi alors que Marie-Anne travaille au bureau de Lausanne, Arthur et moi inspectons la vieille ville. Eh bien si l'on fait abstraction des vieilles rombieres liftees et emmitoufflees dans leurs fourures, cela nous conforte dans nos sentiments premiers.
Mais tout s'est finalement bien passe. Le retour a ete une partie de plaisir, et nous nous sommes retrouves le soir tous les deux dans nos lits respectifs pour ce qui devrait etre, enfin, une bonne petite periode. On va bien finir par se poser, ou bien? (comme ils disent les Genevois).
