Enfin, on y est… Cela fait des mois que j'attends ce moment, des années même. On est sur le point de décoller pour un très long vol qui nous verra prendre deux avions, d'abord de Londres à Dubaï, puis de Dubaï à Tokyo. Un itinéraire au cordeau qui nous permettra, normalement, d'arriver fatigués en fin de journée japonaise, et donc de nous caler rapidement sur le rythme local.
Mais avant même d'être en vue du désert émirati, un petit grain de sable vient gripper la machine… On décolle finalement avec une heure de retard d'Heathrow, avec l'interrogation de savoir si l'on pourra attraper notre correspondance, et si on y parvient, est-ce que nos bagages suivront ? Question en effet importante, car dès l'aube suivant notre atterrissage à Tokyo, nous devons prendre un vol interne pour Hiroshima, et commencer notre remontée quasi-quotidienne vers le Nord de l'ile de Honshu. Il serait dès lors difficile à quatre valises de nous rattraper.
Mais bien plus de peur que de mal : la compagnie aérienne a gentiment décalé son vol pour Tokyo, et nous a permis ainsi qu'à nos bagages d'arriver à bon port. Il est quand même une heure du matin quand nous atteignons le lobby de l'hôtel, nos quatre valises sous le bras, et l'envie de se coucher sous les yeux… Réveil à 6h45 pour rejoindre le troisième terminal de Tokyo Haneda, après avoir atterri au T3, et dormi au T2. Nous sommes presque frais à 7h30 pour embarquer pour notre véritable destination : Hiroshima.
La ville, nécessairement, résonne de ce sombre été 1945. Et de fait, après avoir déposé nos bagages à l'hôtel, nous nous rendrons au mémorial de la Paix. Avant de ce faire, on ingurgite nos premières ramens du séjour dans un bistroquet datant de 1958. Ici pas de chichi, ni de choix : c'est plat unique, et un accompagnement de boules de riz qui sont tout aussi délicieuses trempées dans le reste de bouillon une fois les nouilles ingurgitées. Rassasiés, on va se faire retourner l'estomac avec ces images terrifiantes de la bombe et de l'hécatombe qu'elle engendra. Rien vraiment à dire sur ce sentiment compliqué qui dérange les plus jeunes, et fait trembler les plus vieux….
Combiné aux effets du décalage horaire, il nous faut aller prendre l'air, marcher dans les parcs et rues avoisinantes pour nous rafraichir les idées. On décide ainsi de se rendre à la gare pour échanger nos contremarques achetées en Europe, et de réserver nos premiers trajets de train. Au moins, on se projette vers l'avant.
Cette marche aura été bénéfique… Nous voici désormais errants dans les ruelles d'Hiroshima la Nouvelle. Nos pas nous conduisent jusqu'à un restaurant que les cousins nous avaient vivement recommandé. En fait de restaurant, il s'agit plus précisément d'un regroupement de petit stands indépendants qui, sur trois étages, proposent à l'unisson des okonami sous toutes ses formes. Il suffit de parcourir les travées bondées de l'établissement, et de se laisser tenter par l'un d'entre eux. Bonne pioche… Malgré l'attente, on se régale sur la plaque chauffante d'un chef qui célèbre ce soir-là ses 76 ans. Chacun choisit une galette au chou et ses ingrédients, et se délecte de ses choix !
On rentre enfin se coucher en digérant. Les derniers fans du Hiroshima FC terminent leurs chants de victoire en zigzagant dans les rues, et nous, nous allons enfin faire une vraie nuit, dans de vrais lits…
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