Dans la foret lointaine

Apres notre experience forestiere reussie, nous sommes plutôt rassures par ce qui nous attend pour notre prochaine etape. Notre agent de voyage nous a en effet reserve une nuit dans une guesthouse reculee, localisee dans la foret vierge au sud de Brisbane. Le temps de dire au revoir au Père Noel, et voici donc que nous descendons des montagnes noires pour nous diriger vers la montagne verte. Les routes serpentent a travers les paturages, les ranchs, les allees d’eucalyptus et de palmiers. On doit partager la voie avec des 4x4 et autres gros camions, genre semi-remorques avec une remorque en plus, et on constate que tous ces engins ne doivent pas forcement bien lire les panneaux sur les traversees d’animaux rampants ou bondissant tant les bas cotes sont peuples de carcasses.

Le dernier troncon de notre voyage se termine justement au bout de la route. Pas possible d’aller plus loin. Cela etant quand la route commence a naviguer entre les arbres et a se rétrécir par endroit parce que justement deux arbres sont trop rapproches, vous vous dite que ce n’est pas plus mal pour la carrosserie de la voiture de location que ca ne poursuive pas plus avant dans la foret. Nous sommes donc au sommet d’une montagne, au cœur de la foret, la ou au debut du siecle precedent les cousins O’Reilly avaient pose leur tente, leurs scies et leurs envies de devenir proprietaire terriens. Ils y ont d’abord construit une exploitation d’elevage mais devant l’afflux de touristes attires par la faune et la flore de ces montagnes, ils ont ensuite laisse la nature reprendre ses droits et pris le virage de l’ecotourisme. Trois generations plus tard, leur guesthouse s’est bien developpee (merci), mais les principes de l’epoque demeurent. C’est sommaire. C’est nature.

Pour notre arrivee, nous partons faire un tour dans les bois et notamment prendre le chemin de la canopee. Apres une petite approche, le chemin se transfere vers un pont de singe qui grimpe, grimpe, grimpe… Marie-Anne est ravi de pouvoir comparer les flageolements de Brisbane a ceux de la foret. Et Arthur toujours volontaire n’hesitera pas a montrer la voie, sautillant d’un troncon de pont a l’autre. Apres avoir laisser maman « donner a manger a Tom », nous repartons avec casse-cou pour faire un nouveau tour du circuit suspendu, et optons cette fois pour l’ascension d’une echelle attenante a un des arbres culminant la forete. Tout d’abord jusqu’à une premiere plateforme a 24m puis une seconde a 30m du sol. A aucun moment le petit bout de quatre ans n’a flechi. Et croyez moi, ca fait haut 30 metres… surtout sur une echelle en fer.

 

Le lendemain matin, reveil aux aurores, ou presque. 6h45 depart pour une promenade a la rencontre des oiseaux de la foret. Profitant du calme encore plus grand a cette heure de la journee, nous pouvons enfin rencontrer ces piafs qui nous chantaient des encouragements la veille. Des plumages rouges, bleus, jaunes qui suivent notre guide et ses poches remplies de graines. Pas folles les betes… D’ailleurs c’est avec la meme motivation que des 8h nous montons tous les quatres dans un camion 4x4 pour aller parcourir des pistes du bush local, et contempler la nature sous un autre angle. Le rapport ? L’envie de bouffer de la poussiere ? Pas du tout, le camion nous fait faire une belle boucle avant que notre ranger ne sorte un briquet pour allumer un feu et faire chauffer de l’eau dans un Billy, une sorte de boite de conserve couverte de suie qui nous servira sous peu a infuser un petit the parfume aux feuilles d’eucalyptus… Et a defaut de scones, on se rabat sur un Damper, grille au feu de bois, et tartine de beure et de melasse. Un morning tea, a la facon australienne quoi !

Allez, ca suffit pour ces aventures forestieres, il est temps de redescendre dans la vallee et de retrouver la civilisation. A nous les dernieres brasses dans la piscine de la Gold Coast, les ballades sur le front de mer a cote Surfer’s Paradise… Il ne nous reste plus que quelques heures a profiter des cliches australiens, alors on ne va pas s’en priver !