
Et pourtant, ce n'etait pas gagne...
De retour le matin meme d'une courte semaine a Orlando pour y recevoir quelques eloges professionnelles bien inattendues, je retrouvais Arthur, Tom et Marie-Anne vendredi a Londres pour nous rendre a l'aeroport. Vu l'heure tardive ce n'etait pas la peine d'opter pour un taxi car on etait en plein rush. Donc on saute dans le prem... non, le troisieme metro direction Heathrow. Une fois sur place, et le constat que toute l'Angletterre, si ce n'est le Royaume Uni, est actuellement en train de s'enregistrer au Terminal 5 d'Heathrow, on se rend compte que l'on est en train de faire la queue au mauvais endroit. Retour au metro, dans le sens inverse puis course dans les coursives de l'Underground, avec Tom dans sa poussette, Arthur en tenue de footballeur et leurs parents en tenue de mules chargees.
Une fois arrives, a bout de souffle et en nage, a la zone d'enregistrement, le stagiaire en poste parvient a enregistrer Marie-Anne, mais les trois passagers suivants se font bloquer car nous sommes desormais 38 minutes avant la cloture de la porte et non plus 40. Pas tres affute, le stagiaire panique. Nous aussi. D'autant qu'il est n'est pas tres doue. Apres une negociation, des larmes, il decide d'enregistrer nos bagages en esperant que l'on quitte son champs de vision, mais sans oublier de nous informer qu'il y a un risque qu'ils ne soient pas a l'arrivee. On se souvient alors de la presence laconique de "tenue correcte exigee" sur le carton d'invitation a la vue de notre hooligan et de ma tenue floridienne...
Quelques minutes plus tard, l'embarquement a commence, et on obtient enfin le droit de courir jusqu'a la porte... mais sans Tom! Le stagiaire s'etait plante de reference de passeport et avait deux Arthur a embarquer. Retour a l'enregistrement, en resortant de l'aeroport puisque les escalators sont unidirectionnels vu que personne n'a besoin de retourner a l'enregistrement normallement. Le stagiaire etant en pause ou ayant ete shoote par d'autres voyageurs moins conciliants, j'obtiens le sesame de Tom et repars avec lui toujours arnache dans sa poussette vers la securite qui, bien entendu, ne trouve pas drole que Marie-Anne ait planque ici et la trois petites bouteilles de desinfectant, six fioles de gouttes pour les yeux, du liquide pour faire des bulles, huit compotes et meme un biberon d'eau... Tout cela au cas ou on est le temps de sympathiser avec les douaniers.
On remet tout dans le sac en vrac, et je cours dans l'aerogare en entendant encore l'echo de la voix du stagiaire me disant lors de notre premier depart que l'on serait porte 12... bien entendue la plus eloignee de la securite.
Marie-Anne et Arthur ayant pris les devants, je sais que la porte est sur le point de se fermer mais que l'avion n'aura pas decolle sans nous... Et pourtant la salle d'attente devant la porte 12 est toute sombre, vide. Seuls du personnel au sol est la, m'ouvre la porte... "C'est l'avion pour Lyon? Ah mais vous avez le temps... il n'a pas encore atterri!". Abassourdi, fusillant du regard a travers les murs le stagiaire incapable, et de la voix mon epouse pour ne pas m'avoir averti de la situation et de l'absence d'urgence, je me repasse le film dans la tete, les courses folles dans les escaliers roulants avec un enfant en poussette, les bravades a la securite pour accelerer la procedure de validation... C'en est trop. J'ai besoin de me poser.
Avec un avion en retard de pres de quarante minutes, nous arrivons au dela de minuit a Lyon pour y recuperer tant bien que mal notre voiture de location, et nous diriger vers notre hotel. Arthur doit etre somnambule car il ne se souvient meme pas d'etre sorti de l'avion le lendemain.
Le reste c'est du bonheur. On oubliera bien vite ce mauvais depart, tout comme la decouverte de la region stephanoise (cette Roumanie a quatre heures de Paris), la sieste a meme le parquet pour me remettre du décalage horaire et calmer un Tom un peu perturbe ou le chant du cygne du restaurant puisqu'ils avaient depose le bilan deux jours avant... On retiendra seulement et surtout des amoureux qui echangent leurs voeux, le lunch champetre, les sourires des invites, les enfants qui s'amusent, la qualite du service et du diner d'un restaurant qui ferme pourtant ses portes mais assure en tout professionnalisme... Apres tout, le reste n'est que distraction et bruit de fond.
Tous nos vœux de bonheur aux nouveaux mariés.
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