
Vous vous demandez sans doute pourquoi il y a peu de mises à jour ces temps-ci. Et bien il faut mettre cela sur le dos du mauvais temps.
En effet, en déplacement aux US pour le boulot, j'ai à nouveau été bloqué outre-Atlantique. Pas de nuage de cendres émanant d'un volcan islandais cette fois, mais une soi-disant tempête de neige qui se serait abattue sur l'Europe... Sérieusement, comment est-ce que l'on peut être surpris par de la neige en plein mois de Décembre?
Petit récapitulatif des faits pour ceux qui ne m'auraient pas suivi sur Twitter ou Facebook : mon départ est initiallement prévu de Seattle le vendredi 17 au soir, mais un SMS traitre vient m'apprendre en pleine après-midi que mon vol serait annulé en raison d'une possible restriction du transit aérien au dessus de l'Europe. Et en effet quelques heures plus tard Heathrow fermait ses portes. Je passe donc l'après-midi en connexion téléphonique avec le service urgence de mon agence de voyage qui, avec le décallage horaire et le week-end, avait bien sûr fermé son service principal. Enfin quand je dis passer l'après-midi au téléphone c'est plutôt écouter en boucle un message pré-enregistré me rassurant de mon importance et de l'imminence de la réponse...
Trois heures plus tard, on décroche enfin... pour me confirmer que mon vol est bien annulé (merci de la nouvelle, miss, mais ça je le savais de première main sans quoi je serais dans l'avion plutôt qu'au téléphone avec toi), et on m'apprend qu'un vol semble partir le lendemain soir de Houston. Notez l'utilisation d'un langage tentatif, mais pas encore conditionnel. Ca viendra plus tard.
Du coup, on me redirige vers le Texas dès le lendemain matin afin que je sois certain d'attrapper ma correspondance. En parallèle j'apprends que mes autres collègues londoniens tentent un retour soit par NY, soit par Dallas... Si tous les chemins mènent à Rome, ils doivent aussi faire escale par London. Samedi matin départ à l'aube de l'Etat de Washington, dans le Nord-Ouest des USA, pour Houston au Texas dans le Sud des USA. Au moins je migre dans la bonne direction. Et cela semble prometteur... Même si mon vol pour Londres a plus de 5 heures de retard il est toujours programmé. D'ailleurs nous embarquons, mes yeux se ferment sous le coup de la fatigue accumulée, du décallage horaire, des plateaux déjeuner servis à n'importe quelle heure... "Crrrrr..." Le microphone crépite et me réveille. Le hublot m'informe qu'il fait encore nuit et que nous sommes en plein vol. "Crrr... de retour au terminal 3, porte C... crrrr". Quoi? Ai-je bien entendu, nous allons aterrir à Houston? Après deux heures de vol, notre avion a fait demi-tour, s'étant vu refuser l'accès à l'espace aérien européen. Du coup il est trois heures du matin quand nous sommes à nouveau au sol, dans la salle des bagages, en attendant nos valises. 5 par 5 nous transitons en taxi vers un hôtel dans la banlieue de Houston soi-disant pour nous reposer. Mais pour moi l'objectif est tout autre : utiliser la connexion wifi du lobby pour tenter de joindre soit la compagnie aérienne soit mon agence de voyage afin d'être mis sur le premier vol pour Londres. La perspective d'être pour Noël au milieu des Long Horns plutôt qu'avec des dindes farcies ne m'enchantait guère.
Mais comme les messages pré-enregistré commencent à me sortir par les yeux, je ne me couche pas, saute dans la première navette pour l'aéroport et vais faire la queue pour obtenir mon précieux sésame. Par chance une hôtesse au sol m'ouvre un coin de ciel bleu. Elle est française (!), la cinquantaine... et a accés à un terminal qui lui apprend qu'un vol partirait ce même dimanche soir de New York. Ni une, ni deux, elle me met sur deux vols pour NYC afin que si je ne parvenais pas à prendre la navette en cours d'embarquement je puisse me rabattre sur le vol suivant. On n'est jamais assez prévoyant ces temps-ci. Et pourtant la chance semble être avec moi en ce dimanche : un raccourci par la file Personel de Bord, une course éfreinée dans les coursives de l'aéroport que j'avais largement parcouru la veille et me voici dans un vol à destination de Newark... Vous avez dit comment l'aéroport? A ce moment, la méfiance est de tous les égards. Newark est bien la destination de l'avion dans lequel je me trouve ceinture bouclée, mais Newark est aussi inscrit sur mon billet et j'apprends qu'il s'agit là du troisième aéroport de NY (en fait il est dans le New Jersey, mais ça reste à grande échelle "New York" pour la plupart des voyagistes).
Il est désormais 11h du matin, ma correspondance pour le paradis est affichée à l'heure, mais dans 8 heures. Je ne vais pas me plaindre, même si l'aéroport est en effet beaucoup plus petit que JFK ou La Guardia, je n'ai jamais été aussi à l'Est et donc proche de ma destination finale. Il ne me reste plus qu'à tuer le temps. Un tour des magasins dans un sens, puis dans l'autre. Une pause devant les panneaux d'affichage afin d'apprécier la situation : quelques vols retardés en provenance d'Europe, rien d'alarmiste. Quelques pages de lecture, un petit peu de surf sur mon téléphone, puis je reprends ma ballade. Un petit burger, un dernier pour la route comme on dit.
Bientôt 16h et même si les panneaux d'affichage demeurent aussi positifs, je le suis de moins en moins. Marie-Anne m'a transmis un petit rapport météo de Londres et un avis de cloture de l'espace aérien qui me rappelle de bien mauvais souvenirs. Le service clientèle n'est pas au courant, ou en tous cas n'a pas de consignes pour infirmer ou confirmer les rumeurs qui commencent à circuler parmi les routards aguerris que certains comme moi sommes devenus. Les signes ne trompent pas, les regards en coin du personnel au sol non plus. Et pour cause, quelques minutes plus tard les deux vols du soir à destination de Londres étaient annulés.
Mettant à profit mes errances de l'après-midi, je me dirige d'un pas assuré vers le service clientèle et devance la cohue pour me faire booker sur le premier vol à destination de... Paris. En effet, avec le retard accumulé et les prédictions météo, les premières places pour la Vieille Europe ne sont pas avant le mercredi. Or mardi soir justement j'étais supposé voler avec Marie-Anne et Arthur entre Londres et Rennes. Je n'attraperai jamais cet avion, mais un crochet par la capitale française et une possible connexion par train ou une voiture devrait me permettre, a priori, de passer les fêtes en famille. Il ne me reste plus qu'à aller à NYC et y trouver un hôtel sympa et pas trop loin de nos bureaux locaux, histoire de mettre à profit ce retard forcé.
Certains diront que j'ai de la chance dans mon malheur car NY est quand même une destination sympa. Sauf que les incessants décallages horaires entre le Royaume Uni, la Côte Ouest et la Côte Est, l'incertitude, un reste de bronchite et le stress ont eu raison de moi. Je suis lessivé et n'ai aucun goût pour le tourisme. Je ne veux voir qu'une chose : la lumière au bout du tunnel. Et je ne suis pas le seul car ma collègue qui avait fait le pari de partir directement à NY y était toujours coincée, et un ami ICN résidant à NY avait vu son vol pour Paris annulé deux jour plus tôt. Il n'y aura donc pas dans ces lignes de petites annecdotes sur New York, il faudra attendre un passage plus propice dans cette grandes villes aux grattes-ciel.
Le mercredi venu, l'avion est censé décoller à 18h30 mais je suis sur place dès 13h. Newark devait me manquer... En tous cas, pas question de rater ce créneau. Mes trois premières tentatives ont échouées... Pas la quatrième. Mon pote de l'ICN me retrouve dans le hall d'attente car heureux hasard nous voyageons dans le même avion. Malheureux hasard un couple de bon gros ricains voyage aussi avec nous, et c'est moi qui m'y cole. La femme déborde de son siège sur celui de son mari qui lui-même déborde sur le mien. Et comme j'ai la joie d'être côté hublot, je me retrouve pris en sandwich entre une aisselle et une vitre froide. Tant pis, du moment que l'on vole vers l'Europe, je ne vais pas faire la fine bouche, et ce n'est pas quelques poils malodorants qui vont me faire perdre mon sourire.
Car cette fois c'est bien vrai, l'avion décolle et ne fait pas demi-tour. On est en route pour la France, doux pays de mon enfance. Je regarde maintes et maintes fois par le hublot pour esssayer de voir si une évolution de paysage annoncerait un changement de cap. Malgré la fatigue, je ne ferme pas un oeil, l'expérience de Houston m'a échaudé. D'ailleurs les coups de coudes de mon voisin m'aident à rester éveillé. Et quelle joie de voir poindre les côtes irlandaises à l'aube ! Sans parler de la campagne blanchie de l'Angleterre... Par contre quelle blague que de voir Roissy Charles de Gaule. Je m'attendais à voir des congères de deux mètres de haut, des employés déneigeant au lance-flamme... Que néni. A peine quelques centimètres de neige éparses. On voyait encore ici et là des morceaux d'herbe. S'il y a eu une tempête de neige, elle s'est bien cachée ! Mais je m'en fous, je suis en France, plus qu'à quelques heures de Paris et de la voiture qui me conduira avec beau-frêre et neveux en Normandie. Je me fous aussi de cette annonce micro qui déclare que les passager en provenance d'Orlando vont eux devoir attendre deux heures leurs bagages à cause "d'un mouvement social du personel au sol"... Welcome Home !
Afficher En route pour la maison sur une carte plus grande
Ah ouaih quand même !
RépondreSupprimerBon je crois que les prochaines virées aux states se feront pendant la période d'été...
Welcome home
Eric M
Et t'as gagné combien de miles avec tout ça ? ;-)
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